On raconte que les plus grands prédateurs apparaissent le soir. Alice ne faisait pas exception à la règle. Elle préferait de loin la brillance de la lune et des étoiles sur sa peau que celle du soleil. C'était peut-être pour cette raison que la peau d'Alice était d'une blancheur immaculée. L'astre solaire n'avait que rarement eut l'occasion de l'effleurer.
Vêtue simplement, comme n'importe quelle femme du peuple, les chances qu'on la reconnaisse étaient quasi nulle. Peu de personnes avaient vu son visage sans perdre directement la vie. Et dans le cas contraire, ils préferaient se taire sur le sujet. Tous savaient qu'il fallait mieux l'avoir avec soi que contre soi. Et certains n'hésitaient pas à faire appel à elle pour réduire au silence un quelconque parasite...
L'assassin se promenait donc en forêt, à la recherche de plantes pour confectionner ses poisons. La lune, cette fidèle amie, l'éclairait dans sa sombre excurtion. Parfois, elle se baissait pour cueillir des fleurs ou des plantes aux propriétés morbides. Parfois, elle tranchait leurs tiges avec son poignard, ou elle déterrait aussi les racines. Toute sa récolte était mise dans un sac.
Alice choisissait ses plantes avec un soin particulier. Tuer est tout un art, le poison était donc un pinceau. Et on ne choisissait pas n'importe quel pinceau pour peindre une oeuvre d'art. Il fallait le plus beau, le plus efficace. C'était pourquoi Alice prenait son temps pour examiner, caresser, sentir les plantes.