Soins à l'église

Alors chose incroyable, irréelle, sortant de l'ordinaire et directement tirée d'une dimension paranormale, Alice suivit Demetreius. Mieux, elle le rattrapa et l'appela pour qu'il l'attende. Si on avait pu s'attendre à ça ! Plutôt surprit et curieux, le jeuen homme s'arrêta et la regarda. Elle vint près de lui. Elle commença à lui parler de sa voix sanglotante, et l'ex-prévôt se raidit lorsqu'elle s'approcha de lui et se colla à sa tunique en enfouissant son visage dans ses plis. Il se raidit légèrement, écarquilla un temps les yeux, puis, hésitant, posa une main entre les épaules de la jeune fille et une autre sur ses cheveux.

Elle lui sortit des mots qui le troublèrent profondément. Cela ressemblait beaucoup à ce qu'il aurait pu attendre, mais il ne s'attendait pas à ce ton, à cette sensation d'attraction irrépressible. Avait-il jamais connu d'affection véritable avant celle-ci ? Il commençait à sérieusement en douter. Alice avait un effet des plus improbables sur lui. Si elle l'avait voulu, elle aurait pu le dissuader de tout, elle aurait pu le dissuader de ce qu'il comptait faire. Et c'est ce qu'elle lui demandait. Refusait-elle à son honneur, à sa vengeance, pour le préserver d'autres crimes sanglants ? Mais il ne savait faire que ça... Il ne pouvait pas... Il ne voulait pas...

" D'accord. "

Ce mot sortit de ses lèvres sans qu'il l'ait même voulu. Il se contenta de répondre à la détresse de celle qu'il aimait. Tant qu'il n'était qu'attiré par elle, les choses étaient plutôt claires et contrôlables. Mais maintenant qu'elle ouvrait son coeur, il commençait à perdre pied. Il ne savait même plus trop où il en était. Il sentait son corps frémir, peut-être trembler légèrement. Sa peau était tendue, sensible au moindre frémissement de l'air. Il sentait une force diffuse et puissante le contrôler en cet instant. Il n'était plus le prévôt de Sadimus. Il était soudain un homme neuf. Et il l'aimait. Il se serra contre lui en respirant difficilement, en difficulté parce que l'émotion rendait sa respiration tremblotante.

" Je resterais avec toi si tu le veux Alice. Mais ce n'est pas comme si nous étions seuls, crois-moi. Je laisserai les autres faire le travail. Et je resterai avec toi, mon amour. Pour toujours. "

Il la relacha soudain légèrement, et se pencha, mettant son visage au niveau de celui de l'assassin, qui tourna la tête alors vers lui. Il croisa son regard et n'en puit plus. Il ferma les yeux, et ses lèvres allèrent se poser avec un frémissement qu'il n'avait jamais ressenti sur celles de la jeune femme qu'il aimait. Son Amour. Son Alice. Sa Vie.

Quelle chose étrange de se retrouver sous l'emprise d'un désir. Alice était persuadée de ne tenir à personne, et pourtant son corps l'avait poussée dans les bras de cet homme. Elle ne se contrôlait plus, elle était incapable de s'éloigner de lui, de lui dire de la laisser tranquille. Demetreius la serra tendrement contre lui, et accepta de lui donner ce qu'elle lui demandait, à la grande surprise d'Alice. Comment pouvait-il renoncer à tout, juste pour elle? Et comment ELLE pouvait renoncer à tout également? Qu'était-elle en train de faire?

Il l'enlaça plus fort encore, lui promettant de rester avec elle pour toujours, en l'appelant son amour. Ces mots faisaient bondir son coeur malgré elle, et elle piqua un far. Ses mots restaient bloqués dans sa gorge, elle n'arrivait pas à parler, et tremblait. Ses larmes continuaient de couler, sans qu'elle puisse les arrêter. Et quand il la relâcha pour la regarder, elle ne put s'empêcher de faire de même. Ses yeux vairons, brillants de larmes, le regardaient avec stupéfaction, ne croyant toujours pas ce qu'elle venait d'entendre. Et là, comme il fallait s'y attendre, Demetreius posa ses lèvres sur celles d'Alice, salées par les larmes.

L'assassin ne fit rien, en proie à une véritable lutte intérieur. Elle devait le repousser. Si elle voulait vraiment tuer le Roi, elle devait le repousser, et s'en aller. C'était ce que sa tête lui criait, mais son corps, refusait obstinément de lui obéir. Son coeur, qui battait à la chamarde dans sa poitrine, lui criait aussi quelque chose qu'elle refusait de croire. Mais à la fin, elle n'eût plus le choix...

Il fallait se rendre à l'évidence. Alice l'aimait. Elle l'aimait à en mourrir. Cet amour la consumait de tout son être, et maintentant elle ne le contrôlait plus. Impossible de se détacher de ces lèvres au petit goût de Paradis, impossible de lui dire qu'elle ne voulait pas de lui. Alice oublia petit à petit les conséquences qu'il y aurait si elle ne le repoussait pas ; car oui, il y en aura, et elles seront dur à assumer. Mais à cet instant, il n'y avait qu'eux qui comptait. Le présent était tellement beau qu'il réussissait à illuminer le futur le plus sombre. ça ne dura pas, Alice le savait, mais qu'importe. Alice cessa de lutter contre la raison et se laissa envahir par cet amour qui faisait exploser son coeur. Elle ferma les yeux et rendit son baiser à l'ex-prévôt. Un baiser passionné qu'elle s'efforçait de retenir depuis longtemps...

Il fallait croire que le prévôt s'attendait à présent à beaucoup de choses venant d'Alice. Il s'attendait surtout à ce qu'elle esquive son baiser, avant tout, à à ce qu'elle le repousse, une fois encore. Mais s'il s'était attendu à cette longue hésitation... aux lèvres de l'assassin clouées sur les siennes, immobiles, semblant hésiter. Comme si le temps, à cet instant précis et alors qu'en Alice se déroulait une lutte épique, s'était suspendu, ou ralenti au-dela de l'imagination d'un homme de ce temps. Le choc fut certain. Le prévôt ne savait plus quoi faire. Que faisait-elle, hésitant ainsi ? Que voulait-elle ? Il ne savait plus où il en était. Il s'attendait à tout, sauf à cette hésitation, et à ce qu'elle lui rende, subitement, son baiser. Ses yeux pleins de larmes et humides se fermèrent pendant que les deux bouches se pressèrent l'une contre l'autre, les lèvres s'ouvrant pour que les langues enflamées et désireuses se joignent et se caressent dans une étreinte salée par les larmes de la souffrance et de la fierté blessée.

Le baiser fut passionné. Il en fut même surprit. Il ne s'attendait pas à cela, mais cette facette, cet échange presque violent, fruit d'une modération puissante et trop longue, n'était pas pour lui déplaire. Il assouvissait son attente, sa désespérance. Les larmes qui avaient coulé par flots semblaient n'être rien à côté de la force, de la profondeur de l'amour, de la passion et du désir qui explosaient entre les deux apatrides. Les mains du prévôt remontèrent le long de la colonne d'Alice, et il vint les poser dans sa nuque, un court instant, avant de les remonter dans ses cheveux. Il alla plonger ses doigts dans la chevelure d'Alice, lui massant le cuir chevelu pendant que ses beaux cheveux bleus, comme des vagues, ondulaient en reflétant la lumière qui les frappaient.

Il y croyait à peine. En lui, tout se bousculait, et il ne se rendait compte que maintenant à quel point il pouvait l'amier. Il avait en lui des sentiments nouveaux, qu'il n'avait jamais imaginé. Il n'était même plus sûr de l'avoir pleinement aimé avant. Mais ce qui était sûr, c'est qu'il sentait l'infini se fondre en lui dans une douceur et un bien-être qu'il n'avait jamais connu. Il avait l'impression que toute la joie, toute la bonté et toute la passion amoureuse de l'Univers le transperçaient pour laisser en lui une empreinte indélébile. Il avait mal dans la poitrine. Mal au coeur. Jamais, son coeur n'avait battu ainsi. Jamais, ses bras n'avaient tremblé comme ils tremblaient maintenant, comme tout son corps qui frémissait sous cette nouveauté. Il n'avait jamais aimé embrasser une femme. Il n'avait jamais aimé. Et il s'en rendait aujourd'hui compte. Alice était la délivrance que son être enfermé par une vie de haine et de méfiance attendait. A présent, il était toujours le même, oui, mais en lui s'était réveillé quelque chose de nouveau : le plaisir, le désir, la gentillesse, la bonté, la passion, la reconnaissance. L'Amour était né, enfin, dans le cocon de son esprit inachevé.

Troublé par tout cela, il rompit leur baiser après une bonne dizaine de secondes de tendresse ivre, et se trouva essoufflé par tout ce qu'il traversait. Il tentait d'accrocher son regard à quelque chose, la vision floutée. Il ne voyait rien distinctement. Il fit vriller ses yeux dans toutes les directions avant de voir les deux iris de sa belle qui l'observaient. Il s'accrocha à eux, et sa vision redevint peu à peu nette pendant qu'il reprenait son souffle. Il l'observa un instant, pendant qu'il cherchait les mots pour s'excuser et se réjouir tout à la fois. Finalement, après quelques tentatives infructueuses de mots arrêtés en plen envol, il laissa percer quelques mots simples qui résumèrent sa pensée.

" Alice... J... Je t'aime. Je suis ton... ton dévoué chevalier servant, ma douce. "

Il tomba à genoux à ses pieds et l'enlaça par la taille. Il l'approcha de lui et plongea son visage sur son bas-ventre. Il était perdu, il ne savait pas ce qu'il lui arrivait. Il n'arrivait pas à gérer tout ça. Il trembla alors qu'il cherchait une cachette dans les plis de ses vêtements, à son tour. Cette inversion des rôles avait un côté amusant, et montrait bien qu'au fond d'eux, ils en étaient au même point.

Que pouvait l'esprit d'Alice face à tant de tentations? Rien, à part s'y plier. Pendant un moment, elle n'osa pas bouger, se contentant de participer au simple échange charnel qu'est le baiser. Simple, mais qui lui procurait tellement d'effet...Le baiser se faisait de plus en plus osé et violent, les deux acteurs ne se contenaient plus et laissaient libre court à leur passion, comme deux papillons aveugles. La main de Demetreius remonta le long de son dos, parsemé de traces que les coups de fouets de Jadis ont laissés. Elle s'attarda sur sa nuque à la blancheur parfaite pour venir se loger dans ses longs cheveux noirs que la brise faisait virevolter. Alice osa enfin bouger et se hissa sur la pointe des pieds (Alice est petite lol) pour enlacer le coup de son amant, et l'embrassa plus farouchement encore. Elle ne pensait plus, elle était juste guidée par ses instincts et profita de chaque seconde des sensations qui lui étaient offertes. L'élu de son coeur pleurait avec elle, ils pleuraient tous les deux, partageant la même douleur, et surtout le même bonheur, tremblant de tous leurs membres tellement ils avaient du mal à contenir leurs sentiments.

Mais, soudainement, Demetreius rompit le baiser. La belle ouvrit doucement les yeux, et le regarda. Il était essouflé et avait l'air d'un petit chiot perdu. Alice se sentait pareil, mais elle se maîtrisait mieux. Quand il croisa enfin son regard, il semblait vouloir lui dire quelque chose, mais il ne disait rien. Alice aurait pu le fixer éternellement ainsi, à se noyer dans les iris de Demetreius.

Citation :: " Alice... J... Je t'aime. Je suis ton... ton dévoué chevalier servant, ma douce. "

Après lui avoir dit ces mots qui ressemblaient au murmure d'un ange, il s'effondra à ses pieds et l'enlaça par la taille. Alice resta quelques secondes immobile, le temps de se remettre de cette bouffée d'euphorie que ces mots lui avait procurés. Mais voir Demetreius dans cet état la déstabilisait. Elle l'avait toujours connu fort et plein d'assurance. Etait-ce le venin de l'amour qui le mettait dans cet état? L'assassin respira un grand coup, pour éviter de flancher elle aussi. Si lui tombait, elle devait rester debout pour le relever. Comme il l'avait fait pour elle. D'un geste de la main, la jeune fille essaya d'essuyer ses propres larmes, mais ça ne servit pas à grand chose. Elle le laissa contre son ventre et se mit à lui caresser les cheveux, tendrement, pour le calmer. Puis elle se pencha un peu pour lui murmurer quelques mots d'une voix tremblante :

" Demetreius...Je t'aime aussi. Pardon d'avoir mit si longtemps à le comprendre...Mais je suis à toi désormais. Rien qu'à toi... "

Demetreius sentit les mains douces et fortes de Alice se poser sur ses cheveux et commencer à les lui caresser. Alors qu'il était au plus bas, il sentait ce contact qui le calmait et lui rappelait qu'il avait des obligations, tout de même : celles de prendre soin d'Alice et d'être la tête publique forte du couple qui se formait. Néanmoins, ainsi serré contre son bas ventre, à sentir contre son visage sa taille fine et solide, il se sentait bien. Il avait du mal à se détacher d'elle, à abandonner ne serait-ce qu'un instant sa douceur et sa tendresse pour se relever. Les paroles de sa bien aimée le firent fondre. Ses mots d'amour, son pardon qui n'avait rien à faire là, le serment qu'elle lui faisait d'être à lui. Elle lui appartenait. Pas comme un objet, mais par le coeur, comme n'importe quel couple sincèrement amoureux. Et il en pensait tout autant. Il encaissa les paroles d'Alice, les avala l'une après l'autre avec délice, et, pour seule réaction, glissa un bras derrière ses genoux et tira. Il retint la chute de la jeuen femme et la déposa à terre, avant de se glisser près d'elle et d'aller l'embrasser dans le cou avec tendresse.

" A partir d'aujourd'hui, et jusqu'à la fin des temps, mon amour, je t'appartiens. Je serais là pour toi, à jamais près de toi pour te protéger, pour te choyer et te cajoler. Pour te faire oublier la misère de notre monde et t'en éloigner autant que je le puis. Tu es l'ange qui m'accroche à une vie meilleure. Je t'aime, et à jamais je t'appartiens. "

Il glissa le bras gauche derrière les épaules d'Alice, et sa main droite vint l'enlacer sur les reins. Mais ils étaient quand même sur un lieu saint, et il hésita un peu à entreprendre d'aller plus loin, au cas où sa bien aimée aurait eu des réticences à se laisser aller en ces lieux. Il est vrai qu'ils étaient près d'une église, que des bons samaritains en burre pouvaient venir se promener ici après leurs litanies incessantes qui embaumaient l'air environnant par instants, que la grange toute proche était jonchée de cadavres et que la pudeur pouvait aussi jouer dans la réaction d'Alice.

Le concernant, c'était la passion inconditionnelle et sans limites. Il n'avait jamais aimé, et sans s'en rendre compte, cela lui avait toujours manqué. Il était comme un enfant ou un homme encore vierge qui aurait droit à son premier baiser. Transis, désireux d'une femme qu'il avait cru inaccessible et de qui les mots murmurés étaient comme des cadeaux sans valeur, plus précieux que tout au monde. Il sentait un brasier ardent au fond de lui, comme si sa poitrine allait se consumer, exploser sous les battements d'un coeur qui pulsait à un rythme effréné. L'Amour, c'était ça ? Ou ressentait-il plus ? Il avait du mal à imaginer que tout le monde ressentait cela. Il ressentait plus qu'un être humain ne pouvait assumer sans ployer, et il doutait que l'on puisse vivre normalement avec une telle sensation au fond de son être. Comme si plus rien de mal ne pouvait atteindre sa personne et son âme. Comme si l'on était désormais à jamais noyé sous le désir, le bonheur et la tendresse.

" J'ai envie de toi, Alice... "

Il lui dit ces quelques mots au creu de l'oreille, avant d'aller lui mordiller le lobe. D'une voix douce et sussureuse. Il espérati qu'elle ne le prenne pas mal, mais il n'en pouvait plus. Il ne pouvait plus tenir sans caresses et sans la sentir contre lui, et il avait besoin d'écourter ça. D'une part car il craignait de ne plus pouvoir redevenir calme, et d'autre part car il devait avoir les idées claires pour bouger. Il était attiré vers elle et ne pouvait plus la relacher, et il n'aimait pas ça. L'aimer, oui, mais il ne voulait pas la coller indéfiniment. Il avait besoin de se sentir un minimum libre. Et si Alice ne l'aidait pas à défaire ce lien de la naissance amoureuse, il n'irait pas loin aujourd'hui. Il remonta sa main droite au cou d'Alice et la caressa tendrement, remontant à sa joue et à son oreille avec douceur. Quel bonheur d'être près d'elle. Quelle drogue que l'amour. Quelle terreur grisante que celle de l'inconnu.

Quand vint le coup derrière ses genoux, l'assassin poussa un petit cri de surprise. Heureusement, son aimé la rattrapa et la déposa dans l'herbe haute, où elle se laissa allonger. Elle ne le quitta pas des yeux quand il la rejoignit sur le sol moelleux, recouvert d'herbe verte et de fleurs. Les baisers dans son cou la faisait frissonner et des chocs électriques lui parcouraient le corps. La demoiselle l'enlaça et se colla à lui. Elle se sentait si bien dans ses bras, si bien qu'elle en perdait la tête. C'était une drogue douce qui lui faisait perdre la notion de raison, qui la faisait planer, atteindre le nirvana par un simple baiser. Même Samaël n'occupait plus son esprit pour le moment. Il n'y avait que Lui en cet instant, Lui et Elle, ils étaient seuls sur la terre et s'aimaient d'une passion dévorante.

Les mots d'amour qu'il prononça fit bondir le coeur d'Alice plus fort encore. Un marriage ne les auraient pas unis aussi fort que par cette promesse interdite. Elle aurrait voulu le serrer jusqu'à ce qu'ils ne fassent qu'un. La passion lui donnait chaud, sa peau normalement glaciale se réchauffait, ses joues étaient empourpées et ses yeux brillaient. Et quand il lui chuchotta qu'il avait envie d'elle, son corps frémit, et ce fut pire quand il lui mordilla l'oreille, quand il effleura son cou de sa main.

Oui, elle aussi avait envie de lui, et elle se sentait comme lui ; les hommes d'avant ne comptaient plus. D'ailleurs elle aurait aimé qu'il soit son premier, et un grand sentiment de honte de de remors l'envahit à cette pensée. Elle s'en voulait de s'être laissée toucher par d'autre. Elle s'en voulait tellement que les larmes lui monta aux yeux, mais elle les retint. Le désir était plus fort encore.

Mais elle se sentait comme lui : une vierge jamais effleurée par quiconque. C'était la premiere fois qu'elle le fera avec un homme qu'elle aime profondément. Donc pour elle c'était la seule et unique première fois. Sa virginité d'amour, c'était Demetreius qui l'aurait. D'ailleurs cela lui faisait un peu peur, mais elle ne pouvait pas résister. Le lieu n'était guère propice à leurs ébats, mais qu'importe. Elle avait tellement envie de lui...Et les herbes hautes les cachaient un peu. Tant pis si on les voyait.

Alice le regarda un moment sans répondre, comme si elle allait refuser (d'ailleurs c'est ce qu'elle voulait lui faire croire). Puis elle fit un sourire malicieux et, lentement, commença à détacher les boutons de la chemise du prévôt, un à un. Elle prenait son temps pour le faire languir et le regardait avec un sourire provocateur. La belle s'offrait à lui, comme un cadeau emballé dans de simples vêtements...

Un instant, Alice regarda son amant comme si elle allait dire non, le repousser, gênée. Demetreius l'observa pendant ce temps en faisant les yeux ronds, se demandant si elle allait vraiment refuser. Mais le doute se dissipa vite, lorsqu'elle eut un regard malicieux et un sourire coquin affichés sur son tendre visage. Elle se mit à lui déboutonner sa chemise lentement, le faisant bien mariner pendant qu'elle s'amusait à prendre son temps pendant qu'il succombait, de son côté, aux charmes de sa bien aimée. Elle le provoquait de son regard de belle effarouchée, et une fois son vêtement ouvert, l'homme ne se fit pas prier pour plonger contre elle et passer ses mains dans son dos pour aller chercher les lacets de son bustier corset.

Il parcourut la membrane de tissu qui encerclait le ventre d'Alice et glissa ses doigts frémissant et mal assurés jusqu'à sa colonne, où les lacets fermaient la barrière à faire tomber. Il se sentait étrange, comme s'il déshabillait une femme pour la première fois. Ce n'était pas le cas et loin de là, et comme Alice l'instant d'avant, il se sentit honteux et sale, surtout lorsque l'on savait de quelle façon il avait déshabillé les autres. Aujourd'hui, c'était la femme qu'il aimait qu'il déshabillait, et en cela, il n'avait aucune expérience. Cela le convainquait encore plus de la véracité de ses sentiments. Il avait la certitude qu'elle était plus que toute autre chose en ce monde pour lui.

Il la fixait dans les yeux avec une pointe de gourmandise pensant qu'il défaisait lentement le noeud, qui lacha bien vite. Il écarta petit à petit les bords, tendait, faisait glisser le lacet, et peu à peu le corset se déserra et les seins d'Alice se relachèrent, laissés libres par l'absence de pression. Il termina le déserrage sur un petit sourire tendre, et il retira littéralement les lacets pour ôter le vêtement sans rencontrer la moindre résistance. Il lui ôta comme on retire une feuille d'une salade, et l'envoya au loin. Il se colla alors à elle, et laissa leurs torses dénudés prendre contact. La douceur d'Alice provoqua comme un envol de papillons au fond de son ventre. Il ne disait rien, l'observait juste, avant de se baisser sur elle et de l'embrasser tendrement, avec douceur et passion, lentement, laissant leurs langues se rejoindre et s'enlacer et se caresser doucement, pendant que ses mains venaient se poser sur son ventre et ses flancs.

Dès l'instant où Alice finit de lui déboutonner sa chemise, elle ouvrit la cage de la bête qui fondit sur elle pour la dévêtir à son tour. Son homme la regardait de ses yeux gourmands pendant que ses mains glissaient le long de sa colonne vertébrale pour défaire le noeud résistant. Demetreius prit lui aussi son temps pour savourer l'instant sacré de son acte. La tueuse sentait le lien qui emprisonnait son corps se rêlacher, mais chaque instant semblait durer une éternité. Elle aurait voulu être vêtue d'un vulgaire tissu pour que Demetreius puisse la déshabiller d'un geste. Elle se souvint tout d'un coup de la première fois qu'elle l'avait vu, quand il avait fait irruption de sa chambre. Au début, elle l'avait haï, et maintenant elle en était raide dingue. Quelle ironie...

Quand enfin son corset fut arraché et lancé au loin, Alice eut le temps de savourer la caresse fraîche du vent sur son corps avant de sentir la douce chaleur du torse de Demetreius contre le sien. Ce contact la fit frissonner de plaisir. La belle se laissa faire, totalement soumise et le regarda dans le fond des yeux jusqu'à ce qu'il se baisse pour l'embrasser passionnément. C'était ce contact buccal qu'Alice aimait par dessus tout. Il pouvait l'embrasser sur n'importe quel endroit, mais c'était celui là qu'elle préférait.

Alice profita de cet instant d'immobilité pour retirer complètement la chemise de son amant et la jeta comme il l'avait fait avec son corset. Puis elle passa ses bras autours du cou de Demetreius et pressa son corps contre le sien, l'embrassant avec passion pendant qu'il partait à la découverte de son ventre et de ses flancs, où des anciennes cicatrices de coups de fouets s'étendaient parfois jusque là...

[Catatonie sentimentale terminée]

Des cicatrices, des traces de coups, de fouets, de luttes. Alice avait traversé les pires épreuves et vécu un enfer avant ce jour. Il ne le comprenait vraiment qu'à présent. Il butta sur quelques-unes des aspérités du corps de sa douce, et, gêné par les divers obstacles, il se redressa et se mit sur les genoux, l'observant de son regard toujours aussi doux droit dans les yeux. Délicatement, il défit le lacet qui faisait tenir le pantalon d'Alice et la dénuda totalement, sans faire de façons. Son dernier vêtement virevolta dans les airs avant d'aller se déposer, plus loin, dans l'herbe haute, insivisible. Et, s'écartant de sa bien-aimée, il alla s'asseoir un peu plus loin, un doux sourire sur les lèvres. La main ouverte, il lui fit simplement signe de rester où elle était, et il la contempla quelques secondes, détaillant la moindre partie de son anatomie. La petite Alice, sa douce Alice, sa promise qu'il avait su conquérir, par la persévérance et l'abnégation de son égo. Son Alice avait qui il passerait assurément le restant de sa vie. Il ne la laissa pas longtemps ainsi, autant désireux d'elle qu'elle devait l'être de lui.

Il se glissa à nouveau vers elle, et vint l'embrasser dans le cou. Mais ses lèvres n'en restèrent pas là, et elles descendirent sur son corps. Il embrassa chaque marque, chaque trace et chaque cicatrice qu'il rencontrait, et lui embrassa le bout des seins avec tendresse avant de s'y attaquer avec davantage de voracité. Il n'en pouvait plus à présent. Il la désirait ardement, et il caressait ses jambes tandis que les seins de l'assassin étaient la proie de sa langue et de ses dents affamées.