Trois clans, une destinée ! Laquel choisirez-vous ? |
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| Soins à l'église | |
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Auteur | Message |
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Alice Meister Assassin
Nombre de messages : 79 Age : 35 Bien / Mal / Neutre ? : Mal. Âge : 19 ans Amour ? : Suis-je encore capable d'aimer? Date d'inscription : 03/02/2007
| Sujet: Soins à l'église Sam 31 Mar - 9:52 | |
| Plus ils se rapprochaient de l’église, plus Alice se sentait mal. Même le simple trot de l’étalon la faisait souffrir. Elle sentait très bien le bout de la flèche qui la déchirait de l’intérieur, qui semblait s’avancer toujours plus loin dans son corps. Elle sentait son fluide vital écarlate qui s’échappait de ses blessures, et dont le manque la tuait à petit feu. Alice se sentait son énergie la quitter petit à petit. Déjà qu’elle luttait contre la douleur, elle luttait à présent pour rester consciente. Car sinon, elle savait qu’elle risquait de ne plus jamais se réveiller.
L’assassin s’accrochait fermement au devant de la selle. Demetreius l’avait attirée contre lui, mais elle n’avait même pas la force de le repousser. Elle ne lui répondit même pas. Sa vue se troublait, mais la voix du prévôt l’aidait un peu à rester éveillée. Même si elle était épuisée. Même si, privée de son sang, elle était glacée. Elle refusait de mourir. Alice s’étonnait elle-même de son obstination. Elle n’avait pourtant aucun point d’attache. Alors pourquoi elle voulait survivre à ce point ? Par orgueil peut-être ?
La jeune fille leva légèrement la tête et aperçue l’église. Même si sa vision devenait de plus en plus floue, elle la reconnaissait. | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
Nombre de messages : 98 Age : 35 Bien / Mal / Neutre ? : Mal Âge : 22 Amour ? : Je n'ai d'intérêt que pour moi !! mouahahah !! XD Date d'inscription : 04/02/2007
| Sujet: Re: Soins à l'église Dim 1 Avr - 16:49 | |
| Le petit groupe arriva à l'église. Le prévôt fit trotter sa monture jusqu'au devant de la porte. Descendant de la selle, il prit Alice dans les bras et attacha rapidement la bride de l'étalon à un poteau de la cloture du cimetière. Il courut à l'intérieur et trouva immédiatement le curé et quelques moines de passage qui se rendaient à la nef pour la prière du soir. Il les interpella bien vite, sa voix déraillée par la nervosité, totalement perdu voyant l'assassin dans ses bras qui perdait peu à peu la vue. Ses yeux devenaient rouges, et se spaupières se faisaient lourdes. Les signes d'un évanouissement proche. A ses interpellations proches de la raillerie paysanne, les hommes d'Eglise sursautèrent et accoururent aux deux intrus. Le doyen des moines, sans doute cistérciens au vu de leur accoutrement typique, ausculta Alice tandis qu'un moine très jeune s'avançait. Le vieillard se redressa alors et désigna un homme d'une quarantaine d'années et le jeunot. " Frère Jean, frère Nicolas, cette jeune femme est gravement blessée. Amenez-la à la grange et occupez-vous d'elle. " La grange, c'était l'exploitation agricole attachée au lieu saint. En somme, une ferme appartenant à l'Eglise, exploitée parfois par des laïcs, mais de plus en plus par des moines. A ces mots les deux clercs prirent Alice des bras de Demetreius et quittèrent l'Eglise, lui faisant signe de rester où il était. Ils disparurent dans la nuit et la lourde porte aux batants de fer bouscula un temps le cloître. Puis plus rien. Sinon les chants qui commençaient. Le prévôt s'assit et attendit désespérément que l'on vienne le voir. Angoissé, il s'assit sur un banc et prit sa tête entre ses mains, regardant le sol en incantant des paroles à voix basse destinées à préserver l'être cher de la mort et des séquelles. Il resta des heures durant, calme, à méditer sur la situation. Les chants étaient terminés, les clercs s'en étaient allés. Le curé était venu proposer la confession au prévôt qui n'avait pas répondu. Il était seul avec sa douleur, sans aucune nouvelle d'Alice. Douce Alice. Allait-il la perdre à peine ses sentiments dévoilés? Il s'était voulu son protecteur à défaut de son amant. Allait-il faillir? Jamais ! Il se refusait à penser qu'elle était morte. Sous le coup de pulsions fortes, il finit par se lever et il se précipita vers la porte. Il ouvrit les doubles-batants d'un coup de bras, et la porte alla cogner la pierre. Face à lui, le jeune moinillon impressioné le regardait avec des yeux de hareng saur. Demetreius le regarda avec dédain et reprit d'une voix plus calme et autoritaire. " Alors? " " Ben j'v'nais vous prév'nir qu'n'a fini, m'ssire. Elle est... Hey ! " Le prévôt le bouscula pour se précipiter vers la grange, dont le petite bâtisse en torchis était illuminée d'une faible lumière. Le prévôt y entra de la même façon qu'il était sorti de l'église, et le frère Jean se leva pour aller vers lui. " Elle est très faible. Elle peut vous entendre, mais elle est à peine consciente et lutte contre ses démons intérieurs. Elle délire beaucoup. Elle devrait trouver le sommeil et des forces, mais il ne lui faudra pas apsser la nuit seule. Veillez sur elle, je dois me coucher à présent. Le Seigneur vous garde. " Le prévôt ne le regarda même pas partir. Sur un matelas de tissu recouvert de paille, dans un lit chaud, Alice était en train de chuchoter, les yeux mi-clos. Il y avait une petite bougie sur une table au milieu de la pièce qui répandait une faible lueur. Sous ses draps, l'assassin semblait ne rien perçevoir de ce qu'il se déroulait. L'extraction avait dû être très douloureuse. Et Demetreius espéra qu'elle ne s'était laissé aller à la folie. S'approchant calmement, il mit genou à terre à côté du lit et prit une des mains de la douce jeune femme dans les siennes. Et d'une voix inhabituellement douce chez lui, il l'appela doucement. " Alice? M'entends-tu? " | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Dim 1 Avr - 17:19 | |
| Alice avait commencé à perdre gravement sa lucidité quand Demetreius la confia aux moines. La flèche plantée en elle avait un peu infecté sa blessure, elle était très fiévreuse, et glacée en même temps. Quand on lui retira le bout de ferraille, elle eût tellement mal qu’elle en eut le souffle coupé. La douleur aggrava sa fièvre, l’affaiblit encore plus, et la faisait plonger peu à peu dans un monde illogique remplit d’illusions. C’était une sensation très étrange. Elle ne savait pas si elle rêvait où si c’était réel. Elle voyait des choses qui n’existaient pas, mais qu’elle trouvait naturelles.
Ses blessures avaient été pansées. Mais elle ne le voyait pas. Elle ne voyait rien. Et la seule chose qu’elle ressentait, c’était la douleur. Pourquoi avait-elle si mal ? Elle ne s’en souvenait pas…Où était-elle ? Pourquoi ? Pourquoi des images apparaissaient comme ça dans sa tête ?
Alice sentit quelqu’un prendre sa main, et entendit une voix lointaine l’appeler. Elle regarda Demetreius, sans le voir. Elle ne voyait que des ombres floues. Qui était cet homme qui l’appelait, dont elle ne distinguait que vaguement le sens des mots ? Qui ?
Une personne lui vint à l’esprit : Samael. Son maître qu’elle chérissait tant. Mais n’était-il pas décédé ? Non, puisqu’il était là. Samael n’avait jamais été mort. Tout ça, c’était un mauvais rêve. Il était là, avec elle. Dans son délire, Alice finit par se persuader que Demetreius était Samael. Et elle s’accrocha à cette illusion de toutes ses forces.
L’assassin serra faiblement la main du garçon de la sienne. Un doux sourire se dessina sur ses lèvres. Elle était si heureuse de le voir. La jeune fille essaya de l’appeler, de lui parler, mais elle était tellement faible qu’aucun son ne sortit de sa bouche. Il était vivant. Elle n’avait plus rien à craindre. Alice était si heureuse…Tellement heureuse…Pourquoi avait-elle fait ce cauchemar qui avait semblé durer une éternité ? Pourquoi avait-elle fait cet horrible rêve, dans lequel il n’existait plus ? Alice pleurait, tant elle était soulagée. Tout ira bien, il ne la laissera jamais tomber.
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| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Lun 2 Avr - 9:28 | |
| Ne pouvant imaginer ce qui se tramait dans l'esprit d'Alice, Demetreius répondit à ses quelques sourires et serra sa main dans la sienne. Elle essaya de parler mais rien ne sortit de sa bouche. Le prévôt lui dit de se taire calmement, et lui fit un petit baiser sur le bout de ses doigts. Cela dit, certaines petites choses le perturbaient dans l'attitude d'Alice. Il n'y avait pas que la perte de repères, là. Il y avait autre chose. Elle savait ses sentiments et il l'avait sauvé, mais elle n'avait, à aucun moment, été si douce envers lui. Elle était comme avec une personne qu'elle n'aurait vu depuis des années et des années. Une personne chère qu'elle aurait perdu. Ce n'était pas le cas. Personne chère, il doutait d'en être une à ses yeux. Et l'absence avait dû être moins longue pour elle que pour lui. Récitant une litanie intérieurement, il lacha sa main, persuadé qu'il ne devait aller plus loin. Se levant, il prit une chaise en bois dans un coin, s'absentant une poignée de secondes, et revint au pied du lit, s'asseyant sur le petit meuble rongé par le temps. Fixant Alice, il se frottait les mains, inquiet, songeur. Le regard perdu. Que voyait-elle et que pensait-elle? Il aurait aimé pouvoir le savoir. Mais il ne trouva rien. Rien de probable à partir de ce qu'il savait d'elle. Du peu qu'il savait d'elle. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, mais il se rappela les paroles du moine et ne bougea pas. * Seigneur, faites que cette attente prenne fin... * | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Lun 2 Avr - 10:24 | |
| Même si Demetreius avait cessé de la toucher, elle ressentait la présence de quelqu’un. Son esprit comateux s’embrouillait, elle n’était maintenant plus tout à fait sûre que cette présence était celle de son maître. D’ailleurs, Alice n’arrivait plus à penser correctement. Elle avait mal partout, et la fatigue lui pesait de plus en plus. Elle resta un moment les yeux plongés dans le vide, puis elle finit par plonger dans un sommeil sans rêves avec une expression de fragilité qu’on ne lui connaissait pas.
Alice dormit longtemps, du moins bien plus longtemps que d’habitude. Dix heures environ. Quand elle ouvrit les yeux, elle vit le plafond de la grange, un peu flou. Elle cilla plusieurs fois et sa vision redevint normale. L’assassin avait un peu mal, mais c’était très supportable. Sa fièvre était tombée. Elle avait oublié tous ses délires de la veille, tout ce qu’elle avait imaginé. Sa dernière vision fut quand Demetreius l’avait donnée aux moines.
Elle se sentait un peu faiblarde et courbaturée, mais dans l’ensemble ça allait. Elle se demandait où elle était, ce qu’il s’était passé...Alice referma un instant les yeux, pour essayer de se souvenir de quelque chose...Mais rien, absolument rien ne lui venait à l'esprit. Alice ne sentit même pas la présence du prévôt, à cause de son esprit toujours un peu embrumé. | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Mer 4 Avr - 17:09 | |
| Demetreius avait veillé toute la nuit auprès de la tueuse évanouie. Elle dormait paisiblement. Lui ne pouvait plus rien faire, la sachant en si mauvais état. Il n'aurait de repos que lorsqu'elle pourrait se défendre seule... Et encore. L'accrochage du pont l'avait fait grandement réfléchir. Il la voyait se faire assassiner à tout moment, prise en traître par une bande de marauds sans vergogne. Blessée, violée, torturée, et laissée agonisante sur le bord d'un sentier, les fourmis venant dévorer peu à peu ses chairs ensanglantées. Ses visions vinrent le tourmenter toute la nuit. Cherchant constament protection auprès de son Seigneur dans cett épreuve, il ne reçut aucune réponse et dut endurer les pires craintes de l'homme. Il avait passé la nuit, assis ou debout, à s'inquiéter, à se morfondre, à faire les cents pas ou à tapoter du pied. Il jetait toujours un oeil à Alice, craignant qu'elle ne fasse un malaise, ou qu'elle disparaisse, ou qu'on l'agresse dans sa convalescence. Personne ne les savait ici. Personne ne savait ce qu'il s'était passé. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de craindre pour elle. Par amour? Sans nul doute. Son amour était fort. Très fort. Immense. Il avait fallu qu'il manque de la perdre pour se rendre compte à quel point il tenait à elle. Il avait trouvé son avenir... Et sa faiblesse. Lorsqu'Alice finit par bouger, Demetreius était alors assis en bout de lit. Le visage enfoui dans ses mains, à désespérer. Le jour était déjà levé, depuis peu. Le coq criait son ode matinale infernale, qui alla agresser tel un bourdon bourdonant les tympans du prévôt, qui quitta ainsi sa position, ce qui le mena à voir que sa douce était réveillée. Il se glissa au bord du lit, et passa sa main devant les yeux d'Alice. " Réveillée? Ca y est? " Il la laissa réaliser et l'accueillit avec un petit sourire. " Tu veux du lait peut-être? Ils ont une vache dans l'enclos. Ca te remonterait. " | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Jeu 12 Avr - 4:40 | |
| Pourquoi ne l’avait-elle pas remarqué avant ? Son état maladif peut-être ? Sa tristesse ? Son hésitation ? Ou parce qu’elle se sentait perdue ? Toujours est-il qu’elle avait la tête ailleurs. Elle qui se réveillait habituellement toujours au moindre mouvement, elle n’avait pas remarqué sa présence. Il avait fallu qu’il passe sa main devant ses yeux pour qu’elle se rende compte qu’il était là, près d’elle. Prise par surprise, elle eut un léger mouvement de recul paniqué. Alice croisa son regard et se détendit légèrement.
Il lui proposa du lait. Elle ne lui répondit pas au début, elle n’avait toujours pas réalisé. Récapitulons. Elle ne devait pas être loin de l’église. Personne, à part le clergé, ne devait être au courant (en cas contraire, Demetreius devait savoir qu’elle ne le lui pardonnerait jamais…). Puis soudain, réalisant à peu près sa situation, elle agrippa la manche du prévôt, avec un air inquiet. D’ailleurs elle eut une petite grimace de douleur car elle avait utilisé son bras dont l’épaule était blessée. A cause de la flèche, bouger son bras lui était difficile.
" Je…Je vais bientôt guérir ? Je n’ai rien de grave ? "
Rester alitée pendant des semaines, des mois…Ou être paralysée d’un membre…Alice ne supporterait pas ça. Son travail, c’était sa vie. Et si elle n’avait plus le maximum de ses capacités, c’était fini… | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Mer 25 Avr - 15:05 | |
| Oula ! Là, la miss semblait perdue. C'était d'ailleurs normal, vu le sale moment qu'elle avait passé. Elle avait reçu un sacré choc, elle avait beaucoup déliré. C'était à peine si elle avait l'air de réaliser où ils étaient. Seuls les moines passent à la grange. Du moins en cette saison. Les récoltes n'ont lieu qu'en été, et c'est là que quelques laïcs, quelques villageois, sont amenés à pénétrer ici. Et encore. Ils travaillent aux champs et rentrent chez eux souvent sans même prêter attention à la cérémonie de soirée, pourtant résonnant bien loin. Alors une blessée dans un lit, dans un coin de la grange, allez chercher ça. Elle ne craignait rien ici. Après tout, sous son faux masque de chrétien pratiquant, Demetreius menait autant à bien les affaires de son roi que d'une part du clergé plutôt bien entretenue par les Sadimus, et qui lui rendent bien. Cela faisait que les prévôts avaient tous leurs petites relations avec les clercs, et une certaine autorité sur les moines et curés de campagnes. Il fallait qu'elle se calme, qu'elle arrête de s'inquiéter. Malgré sa douleur, elle avait attrapé sa manche avec force et l'homme, s'il avait été quelqu'un de peu musclé, aurait surement ployé sous la pression du mouvement. Alice était à ses yeux celle qu'il avait toujours espéré rencontrer sans se l'avouer. Un mélange de force, de fierté et de bravoure dans un corps magnifique. En plus de cela, une pointe de douceur qu'elle semblait se refuser à laisser transparaître, mais que lui avait bien vu percer hier soir. Il n'en dirait rien, sauf si elle y faisait allusion. La nuit avait été difficile pour tout le monde. Dans la nuit, il avait entendu des cantiques résonner, sans doute les moines priant leur seigneur pour le rétablissement d'Alice. Pour le moment, en tout cas, attendre était la seule chose à faire. Attrapant la main d'Alice doucement, Demetreius la caressa légèrement et laissa échapper un léger sourire qu'il réprima aussitôt. " Tu es forte, Alice. Tu devrais être assez forte pour être déplacée ce soir. En attendant, je vais veiller sur toi et faire en sorte que tu ne manques de rien. " Une raie de lumière passa furtivement sur le visage de l'assassin, qui illumina un temps son visage d'une lueur discrète et diffuse. Soupirant, le prévôt se baissa et lui déposa un léger baiser aérien sur la joue. Il se redressa ensuite, un peu perturbé, ne sachant trop comment Alice allait prendre cet écart. " Désolé... Je me suis inquiété pour toi... " | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Jeu 26 Avr - 13:22 | |
| Demetreius lui prit la main. Etait-ce parce qu’il avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer ? Les yeux vairons d’Alice le regardaient avec inquiétude. Le temps qu’il mit à lui répondre lui parut durer une éternité. Quand enfin il lui dit qu’elle ne resterait pas longtemps ici, elle baissa un peu la tête pour échapper un petit sourire de soulagement.
Mais alors qu’elle commençait à se calmer, Demetreius lui fit un baiser à la volée. Sur lajoue, certes, mais un baiser tout de même, qui contenait un sentiment profond. Alice resta un instant incrédule, partagée entre l’indignation, la surprise et la désorientation. Finalement, elle se contenta de se mordre la lèvre. De toute façon, elle n’avait pas le droit de protester. Elle lui était hautement redevable pour tout ce qu’il avait fait pour elle. C’est pourquoi elle se prosterna devant lui. Son front touchait presque le sol, et ses cheveux étaient éparpillés autours d’elle. Alice avait une immense fierté, c’est vrai. Mais son honneur était plus grand encore.
" Tu m’as sauvée la vie. Dis moi ce que je peux faire pour me racheter. Je ferais tout ce que tu voudras, jusqu’à ce que j’aurais remboursé ma dette envers toi… "
Puis, sans bouger, elle attendit sa réponse, dont elle avait une vague idée. Sans doute voudra t-il la posséder, ou profiter d’elle d’une manière semblable. Si jamais il lui demandait ça, il devra en profiter, car elle se jura que ça serait la seule et unique fois. Car s'il lui demandait se genre de chose, c'est qu'il ne l'aimait pas vraiment. Il la désirait seulement, sans penser à ses sentiments. Mais comme elle venait de le dire, elle était prête à faire n'importe quoi. Du moins elle n'avait aucune idée de choses qu'elle pourrait refuser catégoriquement. Alice n'avait aucun point d'attache, elle était capable de tout faire, de tout oser, vu qu'elle n'était pas soumise aux lois et qu'elle avait une capacité physique assez impressionant pour une demoiselle de son âge. | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Jeu 26 Avr - 13:43 | |
| Le prévôt fut... plutôt... déstabilisé par l'attitude d'Alice. Elle était descendue du lit et se prosternait maintenant devant lui, une proskynèse même. Il se demandait bien ce qui pouvait amener Alice à faire ça. Rien que le fait qu'il lui ait sauvé la vie ? Il avait du mal à le croire. Mais cela semblait être le cas. Avait-elle si peu d'attaches dans sa vie pour s'exposer à n'importe quelle demande sans ciller ? Ne craignait-elle pas que le tordu public numéro un ne lui demande des faveurs sexuelles poussées ? Par poussées, il s'agissait de comprendre longues, totalement soumise et dominée à tous ses désirs. Une sorte de viol consenti. Ne craignait-elle pas les dérapages ? La soumission ? L'humiliation ? Tout ça pour avoir tué quelques farfelus qui auront de toute façon fini par se faire déquiller par le prévôt ? Ne se rendait-elle pas compte de ce que tout cela impliquait ? Une chance pour elle : Demetreius était un homme profondément malfaisant et cruel, mais renfermant un honneur et une passion gigantesques. Abuser de celle qui avait su ébranler son coeur d'acier était loin d'être une idée qui pourrait lui traverser l'esprit. Quoique si. Dans un cauchemar. La voir ainsi, déjà, c'était beaucoup pour lui. Son attitude ne disait de toute façon en rien qu'elle avait des sentiments pour lui. Se levant, Demetreius attrapa l'épaule valide d'Alice et la fit se relever sans forcer. Une fois l'assassin debout, il la regarda droit dans les yeux, de son regard neutre, et lui dit quelques mots de sa voix profonde et rauque. " Tu veux me rendre un service ? Ne te prosterne plus jamais devant moi. " Sur ces mots, il la relacha et s'écarta, se rendant à la fenêtre ( qui n'avait pas de verre, un simple volet, on est au Moyen-Âge... ^^' ). Poussant légèrement le volet, il observa les alentours, veillant à ce que personne ne vienne. | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Jeu 26 Avr - 15:20 | |
| Silence qui parut à nouveau durer une éternité. Elle attendait toujours son souhait, à genoux, soumise. Mais le prévôt la prit tendrement par l'épaule et la fit se lever. Alice se laissa faire, même si elle avait un peu de mal à rester debout à cause de ses blessures et de ses muscles endoloris. Il la regarda droit dans les yeux, elle fit de même. Les yeux vairons de l'assassin ne parvenaient pas à sonder l'esprit du prévôt à travers les yeux bleus-verts de ce dernier. Il restait totalement neutre. A quoi pouvait-il penser?
Et il lui dit ce qu'il attendait d'elle : qu'elle ne se prosterne plus jamais devant lui. Puis il se contenta de la relâcher pour aller à la fenêtre. Alice resta sur place, incrédule, ne sachant comment prendre ce souhait. Elle était un peu vexée car sa vie valait bien plus de ce qu'il lui demandait. Mais elle savait qu'il l'aimait, et qu'il refusera de profiter d'elle d'une quelconque façon. Elle n'avait plus aucun doute là dessus. D'ailleurs, cette conclusion la rendit un peu nerveuse car elle ne savait pas comment se comporter avec lui. Et elle, est ce qu'elle l'aimait? Aucune idée, et elle refusait d'y réflechir pour le savoir. Elle ne voulait plus avoir des sentiments, même amicaux, avec quelqu'un...
Alice tourna la tête vers Demetreius, le regardant de dos. Après une courte hésitation, elle alla le rejoindre, en boîtant un peu. Elle se mit à côté de lui, et fixa son visage pensif qui surveillait les alentours. Un vrai chevalier servant.
" Dis...Pourquoi tu m'as sauvée, alors que je ne voulais pas de toi? "
Question qui lui trottait dans la tête depuis un moment. Dans la logique d'Alice, il devrait la haïr. Alors pourquoi? | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Jeu 26 Avr - 15:48 | |
| Un chevalier servant... On pouvait le dire. Lorsqu'il était avec elle. En d'autres temps, il n'aurait pas fait tout cela. En d'autres temps, avec une autre personne, il aurait été égoïste. Si une autre avait été à la place d'Alice, il l'aurait laissé mourrir sur son pont. Mais il l'avait secouru, l'avait amené ici, avait veillé sur elle, s'était inquiété pour elle, s'était assuré que personne n'entache sa réputation. Et pour cela, il n'exigeait rien. Il lui avait donné, lui qui était si intéressé. Et il continuait de veiller sur elle, encore et encore. Il commençait même à se dire qu'il ferait mieux de s'en aller. De lui laisser de l'air. De la laisser tout court. De ne plus l'embêter. La laisser vivre sa vie et reprendre la sienne telle qu'elle était : aller incendier le moulin du vieux Michel pour avoir défendu sa sorcière de fille. Pourquoi toutes ces choses semblaient-elles justement si futiles à présent ? Il aimait son rôle. Mais il n'arrivait à le faire passer avant Alice. Sa phalange l'attendait. Mais elle ? Avait-elle besoin de lui, là, maintenant, avant de partir ? Dans le doute, il la laissa poser sa question et, sans la regarder, répondit avec toute franchise. " Parce que je ne voulais pas que tu meures. Parce que malgré moi je tiens à toi. J'aurais laissé toute autre personne que toi à son sort. Que tu veuilles de moi ou pas, cela ne change pas. " Il se racla la gorge et se redressa. Refermant le volet, il s'éloigna d'elle. Sa présence avait quelque chsoe d'ennivrant qu'il craignait. " Bon, prendras-tu du lait, ou non ? " | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Ven 27 Avr - 12:57 | |
| Alice ne savait quoi répondre. Elle n'avait rien à répondre à quelqu'un qui l'aimait de tout son être. D'ailleurs, elle n'avait jamais vu une personne aimer autant que cet homme, qui était pourtant réputé comme cruel et sans pitié. Son amour pour elle aurait pu se transformer en haine, mais non. Il continuait de l'aimer, inlassablement, car seul le fait de savoir qu'elle allait bien semblait le soulager. Même si elle le repousse, il continuera à la protéger, elle le savait.
Cette attidude, cette tendresse...Tout cela lui fit penser à feu son maître. C'est ça, il lui ressemblait beaucoup. Certes, il lui donnait un amour différent, mais un amour tout de même. Prêt à donner sa vie pour elle, à la protéger jusqu'à sa mort. Tout comme Lui. D'un côté, elle l'admirait de pouvoir aimer quelqu'un aussi fort. Elle aussi, jadis, elle était vouée à un amour sans bornes. Mais cet amour avait bien faillit causer sa perte, et ça allait sûrement être son cas. Toute sa vie, il souffrira de cet amour non réciproque. Pourquoi ne passait-il pas à autre chose? Savait-il seulement qu'elle couchait parfois avec le roi, ou avec des tas d'autres hommes?
En plus de cela, il ne la regardait plus en face. Pourquoi? Avait-il peur de céder à la tentation? Ou peut-être avait-il peur d'elle. Alice n'insista pas et retourna s'assoir sur le lit, les genoux repliés sous son menton, l'air morne.
" Oui...S'il te plaît. "
Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas mangé. Un peu de lait serait donc le bienvenu. | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Sam 14 Juil - 3:02 | |
| Enfin elle se décidait à prendre quelque chose. Demetreius était soulagé qu'elle daigne enfin accepter un peu de lait. Néanmoins, il ne le montra pas et préféra encore éviter un peu son regard. Il n'était pas prêt à affronter son indifférence. Pas encore. Et le serait-il un jour ? Il se souvenait la fouille dans sa chambre, et, déjà, son attitude intransigeante qui l'avait attiré. Et ce dîner qui avait semblé être une tanée pour elle. Il revoyait le pont et Alice, en son centre, mise en joue par quelques Cladius aussi faibles que mauvais tireurs. Ce choc qu'il avait ressenti. Cet état d'absence qu'il avait eu en attendant son rétablissement. Et en échange, il n'avait droit à rien. Il le savait. Mais il n'y pouvait rien aujourd'hui, lui qui avait toujours tout contrôlé. Il ne répondit rien, et quitta la chambre, laissant Alice tranquille le temps d'aller tirer un peu de lait. Il entra dans la grange et vit le frère Jean en train de tirer, déjà, du lait. Il ne savait pas quelle heure il était, et déjà, le moine travaillait. Quelle vie avaient-ils au nom de leur dieu ? " Ho ! Hé ! M'avez fait peur ! " Fit le moine, surpris. L'invitant à approcher, il mit à ses côtés un petit tabouret de trayeur et lui fit signe de s'asseoir. Ce que Demetreius fit. Il allait jouer le rôle qu'il jouait depuis déjà quelques années. Depuis sa secrète conversion. " Mon père. Merci. La jeune femme s'est réveillée. Je venais lui chercher un peu de lait. " " Bien sûr, mon fils. Laisse-moi finir, et je te donnerais un sceau pour celle que tu aimes. " " A quoi voyez-vous cela ? " " A ton regard, mon fils. A ton regard, qui ne te quitte pas depuis que tu es arrivé, hier. A te regarder, l'on a l'impression que le monde est prêt à s'écrouler, qu'il ne tient que grâce à si peu de choses... Ton monde, c'est elle, n'est-ce pas ? ... Ton silence me l'affirme. Et tu crains de la perdre. Elle ne mourra pas. " " Mais elle ne m'aimera surement pas. " " Les voies du Seigneur sont impénétrables... " Ils restèrent alors silencieux. Jean trayait la vache et le prévôt, lui, se sentait désormais plus seul qu'il ne l'avait jamais été. Et une larme perla silencieusement et coula sur sa joue. Fièrement, il retint un sanglot et fit mine de ne rien ressentir. Comme toujours. | |
| | | Alice Meister Assassin
Nombre de messages : 79 Age : 35 Bien / Mal / Neutre ? : Mal. Âge : 19 ans Amour ? : Suis-je encore capable d'aimer? Date d'inscription : 03/02/2007
| Sujet: Re: Soins à l'église Sam 14 Juil - 9:42 | |
| La voilà enfin seule. Celle solitude qu'elle haïssait tant avant, elle avait fini par l'accepter. Elle était même devenue vitale. Alice savait très bien que quand on était seul, on n'avait plus grand chose à perdre, c'était pour cela qu'elle redoutait la compagnie des autres. Sa peur de replonger était abominable. Bien sûr, même si elle ne l'avouerait jamais, elle souffrait de cette solitude volontaire. Et elle avait choisit de ressentir cette détresse, par désir de se protéger d'une souffrance plus grande encore. Il fallait qu'elle assume.
En attendant, elle tournait en rond dans la chambre, tel un lion en cage, histoire de ranimer ses membres engourdis. Ses muscles et ses blessures la faisait souffrir, mais elle s'y habituait. Alice se forçait à ne pas penser aux nombreuses choses qui la perturbait depuis qu'elle avait croisé la route de Demetreius.
" Mais puisque je vous dis qu'il n'y a pas de femmes dans notre église! "
L'oreille développée de l'assassin entendit cette phrase au loin, qui devait être celle d'un des moines, accompagnée de plusieurs bruits de pas métalliques. Des gardes...? Pas de doute. Ils devaient être au moins cinq et étaient sûrement à sa recherche. Pour ne pas croire un moine, ils devaient vraiment avoir envie de l'attrapper. Le hic, c'est qu'Alice n'avait pas l'intention de leur donner ce plaisir, bien qu'elle n'était pas en position de force.
L'assassin reprit ses armes et regarda autours d'elle. La meilleure cachette était souvent celle en hauteur. De nombreuses poutres soutenaient le plafond, et elles étaient assez larges pour la cacher. Alice grimpa sur le rebord de la fenêtre, prit son élan et sauta. Pas aussi haut qu'elle le souhaitait, mais assez pour s'accrocher à l'une des poutres. Elle se hissa avec difficulté, se retenant de gémir de douleur. Une fois sur la poutre, elle s'y allongea sur le ventre de tout son long, et entreprit de calmer sa respiration et de ralentir les battements de son coeur. Puis elle ferma les yeux et attendit.
Elle entendit la porte se faire défoncer, les gardes entrèrent et entreprirent de fouiller la pièce. Comme elle l'avait dit, ils étaient cinq et ne prêtaient pas attention aux protestations du prêtre. Alice serra le manche de sa dague, hésitant à attendre de se faire (peut-être) trouver, ou d'agir. La seconde option ne l'enchantait pas tellement. Dans son état, elle aurait du mal à les battre. Peut-être qu'en les prenant par surprise...
Alice regarda le matériel qu'elle avait à sa disposition. Une dagues, 3 aiguilles empoisonnées, deux fumigènes. Elle décida de tenter le tout pour le tout. Lentement, elle se redressa de façon à être assise pour mieux viser. Puis, après encore quelques secondes d'hésitations, elle balança une de ses fumigènes. Une fumée blanche envahit la pièce. Les gardes, qui ne s'y attendaient pas, furent désorientés. Alice saisit l'aubaine, ferma les yeux et les repéra dans la fumée grâce aux sons. De son bras valide, elle lança une de ses aiguilles empoisonnées. L'effet fut immédiat, le premier garde tomba sur le sol. Il en fut de même pour le 2e et le 3e garde. N'ayant plus de munitions, elle se laissa tomber sur le quatrième garde et lui trancha la gorge. Le moine effrayé était sortit de la pièce en courant. Plus qu'un...
Malheureusement pour Alice, le dernier était moins débile que les autres. Il avait choisit de se cacher en attendant que l'assassin se montre. Et il s'était montré. Il bondit vers elle. Alice eut juste le temps de se baisser pour éviter l'épée qui avait bien failli la décapiter. Cependant, en essayant de parer un coup d'épée, il s'avéra qu'elle n'avait pas assez de force et sa dague vola jusque dans un tas de foin.
La fumée commençait à se dissiper et le combat fut engagé. Malgré la douleur de ses membres, Alice évitait les coups comme elle pouvait. Elle réussi même à donner un coup de poing au visage de son ennemi, qui tomba à la renverse en envoyant accidentellement son arme par la fenêtre. Alice en profita et se jeta sur le garde, puis le mordit de toute ses forces au coup. Le garde hurla et tenta de se dégager. Il y parvint mais la peau de son coup en fut arraché. L'assassin cracha la peau et le sang qu'elle avait dans la bouche avant de repartir à l'assaut.
" Sale traînée!! " maugréat le garde, furieux de voir cette diablesse le mordre, le griffer et le cogner comme elle pouvait. Il y avait déjà laissé la peau du coup et un oeil (préalablement arraché). Alice quant à elle avait reçu un coup à la tête qui la faisait saigner.
Mais elle possédait un gros désaventage ; le garde était plus fort et plus imposant qu'elle. Il réussit à prendre le dessus. D'une main, il la plaqua au sol et lui serra le coup, avec l'intention de l'étrangler. De l'autre, il lui tenait les poignets. Alice se débattait comme elle pouvait, mais elle n'arrivait pas à se défaire de cette étreinte. Elle manquait d'air, mais refusait de se laisser vaincre de la sorte, et continuait inlassablement de se débattre. Le garde, patient, la laissait faire. Jusqu'à ce que ses poumons lui firent mal au point qu'elle avait la tête qui tournait. Tout devenait flou autours d'elle, et elle luttait pour rester consciente...Et plus les secondes passait, moins elle l'était.... | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Sam 14 Juil - 13:23 | |
| Demetreius somnolait presque en attendant que le frère Jean ait fini de traire la vache qui, comme rien, se laissait faire en mangeant quelques fourrages qui trainaient par là. Un temps, le prévôt admira cette bête qui se laissait palper les tétons sans gêne. Il eut une idée tordue en tête, et se mit à en sourire. Il fallait bien rire de quelque chose, surtout vu les circonstances. L'humour de second degré vallait alors autant que le raffiné. Ce qui acheva le fier guerrier, c'était la chansonnette qu'avait soudain commençé à pousser le moine. Une chanson qu'on aurait pu qualifier de paillarde. Surpris, Demetreius, qui connaissait la chanson, le suivit alors. Il se mirent à battre la cadence et à chanter plus fort. Juste au moment où, à côté, la lutte commençait. S'il avait su... Il s'en voudrait surement toute sa vie d'apprendre qu'il avait joyeusement chanté pendant que sa bien aimée tombait face à un de ses propres hommes. Le lait coula tranquilement au rythme de la chanson, et bientôt, la chanson finit et le seau fut rempli. Jean le tendit à Demetreius, qui le reçut, un léger sourire encore présent sur le visage. " Tu vois, mon fils. J'ai déjà suffisament entendu parler de toi pour savoir que tu ne sourirais pas en ma présence sans tes préoccupations. " Le prévôt le regarda un temps, le visage à nouveau neutre, et lui sourit. C'était vrai. Il n'y avait d'ailleurs rien à dire. Se levant, Demetreius salua le moine qui allait prendre un autre seau. En arrivant dans la pièce, Demetreius mit quelques secondes à réaliser ce qu'il se passait. Alice, à terre, se faisait étrangler par un homme qu'il connaissait bien : son disciple, Mathieu. Lachant le seau qui, par chance, ne se renversa pas, Demetreius se mit à crier. " Lache-la Mathieu, immédiatement ! " " Tiens, t'es là patron ? Le Roi veut la peau de cette pute. Et la tienne aussi. " " Comment ça ?! " L'homme ne répondit pas. A terre, Alice défaillait. " Lache-la tout de suite ! " Il hurlait, serrait les poings. Mathieu lacha un ricanement, et, au moment où il allait tourner la tête pour défier son maître de le frapper, il reçut un coup de pied magistral qui le fit lacher prise et voler loin de son aimée. Le soldat n'eut même pas le temps de comprendre. Déjà, Demtreius sautait sur lui. Le plaquant à terre, le prévôt commença à le frapper au visage. Sans ménagement. Comme il n'avait jamais frappé. La peau s'arrachait, les os du visage craquaient. Les poings du prévôt se lacéraient aussi, mais il n'en avait que faire. Il frappa, frappa, frappa encore, même une fois que Mathieu fut inanimé, il frappa. Bientôt il ne frappa plus qu'un tas d'os gélatineux. Le prévôt s'arrêta et, pour la première fois de sa vie, se mit à pleurer. Sur la dépouille de son disciple, il versa ses premières larmes. Ne perdant pas son temps, il se dirigea vers Alice qui, sauve, reprenait peu à peu conscience. Dehors, les moines arrivaient en courant avec leur supérieur, pour tenter d'éviter un massacre qui avait déjà eu lieu. " Alice ! Alice ! Réponds-moi, bon sang. Alice... Reste avec moi, compris ? " | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Sam 14 Juil - 18:10 | |
| Enfin, de l'air! Alice respirait goulûment et remplissait ses poumons vides. Elle ne mit pas longtemps à reprendre des couleurs et se mit à tousser, recoquevillée sur le sol. Une fois qu'elle avait reprit son souffle, elle se retourna et vit avec stupéfaction Demetreius qui frappait sans se retenir son agresseur, qui était pourtant déjà mort. Sa fureur était telle qu'Alice trembla malgré elle. Jamais elle n'avait vu quelqu'un aussi en colère. Elle voulait lui dire d'arrêter mais sa gorge douloureuse ne réussit à émettre que de faibles sons rauques. Finalement elle se tût et détourna les yeux. La vision de cette scène lui était insupportable, ainsi que le son des os qui se brisaient. Même elle n'avait jamais fait preuve d'autant de cruauté en tuant quelqu'un. - Citation :
- " Alice ! Alice ! Réponds-moi, bon sang. Alice... Reste avec moi, compris ? "
La tueuse le regarda et s'étonna de voir des larmes sur ses joues...Elle préféra ne pas en demander la raison et se redressa difficilement pour s'assoir, massant son cou rouge et douloureux. " Je vais bien...Merci. " réussit-elle à dire, avec une voix cassée.
Diantre, c'était la deuxième fois qu'il lui sauvait la vie, et cela la gênaît. Elle sentit quelque chose couler sur son visage et remarqua qu'il s'agissait de son propre sang. Alice avait une plaie sur le front qui saignait abondamment, mais qui n'était pas inquiétante. Elle mit sa main dessus pour empêcher le sang de couler.
En regardant les cadavres qui l'entourait, elle remarqua qu'il s'agissait en fait de gardes venant de Sadimus." Mais...Pourquoi voulaient-ils me tuer?! " demanda t-elle, incrédule.
Tout cela n'avait aucun sens pour elle. Le roi ne gagnerait rien en l'assassinant, et ils étaient plus ou moins en bons terme. Alice cherchait quelle erreur elle aurait pu commettre pour s'attirer à ce point les foudres du roi, sans trouver de réponse... | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Dim 15 Juil - 14:33 | |
| Elle était sauve. Sa belle voix, qu'il aimait tant, avait prit un sacré coup, mais rien d'irréparable. Son front saignait. Elle aurait une petite cicatrice. Son courage était immense. Et si ses sutures s'étaient rouvertes pendant qu'elle se battait ? Sa force impressionnait et émerveillait le prévôt, qui sentait à peine ses poings écorchés à vif et qui se teintaient de bleu et de violet. Il s'en voulait de ne pas être arrivé plus tôt, de ne pas avoir été près d'elle. Et il était décontenancé par le naturel et la facilité avec laquelle il a fait le choix entre son disciple et sa bien aimée. Il avait pour la première fois eu peur pour un autre que lui. Il avait eu peur comme jamais auparavant. Il regardait les cinq corps. Il les connaissait : Melchior, le Juif qu'il avait dû bassiner pendant des mois pour qu'il retire sa kippa sous le casque ; Brice, le blond, alias pupuce ; Jean-Roch, un paysan pas futé, mais amusant et efficace soldat ; Louis, fils de noble et destiné à devenir magistrat ; et Mathieu, un frère, un fils, son disciple, destiné à lui succéder. Apparement, voilà qui avait déjà été fait. Il n'était pas triste, car Alice était en vie, et cela avait dû se payer par leur mort. Néanmoins, il comprenait qu'il n'avait plus aucun contrôle sur la situation. Et le puzzle se recomposait peu à peu dans son esprit. Prenant un bol, le prévôt alla le remplir de lait et s'assit à côté d'Alice. " Tu as couché avec le Roi, n'est-ce pas ? " La question ne demandait même pas de réponse. Demetreius, las, soupira et continua sur un ton amer. " Tout serviteur est du fiel à ses yeux. Celles qui passent par la couche royale deviennent ses chiennes. Tu l'as déçu, et il a voulu te punir en t'enchaînant et te violant pour le restant de tes jours. Je ne sais que trop comment il fonctionne. Quant à moi, j'ai osé t'aimer. Sa vengeance ne connait pas de limite... Telle est la loi de Sadimus. " Il lui tendit le bol de lait et se leva. Les moines arrivèrent, avec des seaux d'eau et des linges. Demetreius leur en prit deux pour se recouvrir les poings sanglants et leur dit d'aller donner les derniers sacrements aux morts, à titre posthume. Il leur demanda aussi de s'occuper du front d'Alice. Après quoi, il prit son armure, un seau, et commença à nettoyer les plaques encore recouvertes du sang du précédent affrontement. " Nous devons gagner les terres des Ramus au plus vite. Nous sommes désormais en danger de mort ici. Faites de même, mes pères. Ce soir, votre église brûlera pour l'exemple. Je le sais, ce sont mes méthodes que mes hommes utilisent. " Et, sans un autre mot, ni un regard, dur et froid, il continua de nettoyer son armure. | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Dim 15 Juil - 16:43 | |
| - Citation :
- " Tu as couché avec le Roi, n'est-ce pas ? "
Alice resta silencieuse, stupéfaite par cette question. Oui elle avait couché avec lui, et alors? Il n'allait pas s'en plaindre quand même, ça serait le comble. - Citation :
- " Tout serviteur est du fiel à ses yeux. Celles qui passent par la couche royale deviennent ses chiennes. Tu l'as déçu, et il a voulu te punir en t'enchaînant et te violant pour le restant de tes jours. Je ne sais que trop comment il fonctionne. Quant à moi, j'ai osé t'aimer. Sa vengeance ne connait pas de limite... Telle est la loi de Sadimus. "
Cette explication la boulversa. Non, ça ne pouvait pas être ça...Le roi lui avait juré de respecter son orgueil...Elle avait couché avec pour qu'ils restent en bon terme...Alors pourquoi tout ça? ça n'avait aucun sens...Aucun...Pourtant elle ne voyait pas d'autres explications.
Cela voulait dire qu'elle avait fait ça...Pour rien?
Une colère assourdissante l'envahit. Elle dut faire un immense effort pour empêcher ses larmes de râge de couler. C'en était trop...A cet instant, elle brûlait d'envie de le tuer de la pire des manières, quitte à mourrir ensuite. Oui c'est ça, il fallait qu'elle le tue. Jamais elle ne pourra vivre la tête haute tant qu'il respirera. Le bol de lait tremblait sous ses doigts. Elle le bu pendant que les moines soignèrent sa plaie.
Demetreius avait raison, il fallait qu'ils partent. Mais elle ne pouvait plus rester avec lui, elle avait trop honte. Il lui avait demandé si elle avait couché avec le roi, sans doute qu'il la considérait comme une putain à présent. Alice comprit qu'elle ne valait guère mieux finalement. Elle se sentit si misérable qu'elle souhait se suicider sur le champs, tant sa honte était immense. Jamais plus elle ne pourrait le regarder en face.
C'est pourquoi, après avoir vérifié que Demetreius lui tournait le dos, occupé à nettoyer son armure, elle marcha silencieusement vers la fenêtre et la franchit. Puis elle se mit à courire à perdre haleine vers la forêt, sans se soucier de la douleur qu'elle éprouvait. La rage lui donnait des ailes, elle fonçait tête baissée, en espérant de toute ses forces que le prévôt ne la suivait pas... | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: mo Dim 15 Juil - 17:55 | |
| Demetreius, occupé à nettoyer son armure, ne faisait pas vraiment attention à Alice. Il était occupé à se calmer. Quoi, oui, toutes les filles du royaume avaient couché avec ce despote pourri. Mais quoi, pourquoi avait-il osé espérer que celle qu'il avait choisi aurait échappé à ce droit de cuissage royal ? Il bouillonait à l'intérieur. Il n'avait qu'une envie : avertir son maître et faire déferler tous ses frères sur ce royaume de putains et d'obsédés. Brûler sa campagne. Tuer ses sujets. Ecrouler son chateau. L'anéantir de ses mains. Faire de Sadimus l'antichambre de l'enfer et un tas de cendres stériles. Et puis il disparaîtrait et entrerait dans la cohorte des Elus. Il en avait envie. Mais Alice aimerait-elle un monstre ?
Il avait presque fini lorsque le frère Jean, timidement, lui tapota l'épaule. Demetreius sortit de ses pensées et le regarda froidement.
" Quoi ? "
" C'est la demoiselle, elle... "
Demetreius regarda autour de lui et commença à paniquer en voyant qu'Alice avait disparu. Il attrapa l'homme par le cou et le souleva en l'air, son regard lui lançant des éclairs.
" Où est-elle ? "
Le moine lui indiqua la fenêtre. Demetreius le lacha et s'y précipita. En sautant, il l'apperçut et se lança immédiatement à sa poursuite. Il courut comme jamais, aussi vite que ses fortes jambes pouvaient le propulser. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Elle fonçait dans la forêt, la forêt justement surveillée par des dizaines de sentinelles à toute heure du jour et de la nuit ! Il ne l'appelait pas. Il soufflait, laissant son coeur s'emballer dans l'effort. Il la rattrapa bientôt. Il la saisit par l'épaule et la força à s'arrêter.
" Arrête, Alice ! Arrête ! Qu'est-ce que tu fais ?! Tu es folle ! "
Il la prit dans ses bras pour qu'elle s'arrête, haletant.
" Arrête, Alice ! Arrête ! Tu ne changeras rien toute seule. Et surtout pas en allant à la mort. Alice ! Alice reste avec moi, calme-toi... " [color=white]Il ravala un sanglot. [color:4407=red:4407]" ... Je t'en supplie. Ne me laisse pas. " | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Dim 15 Juil - 19:38 | |
| Elle avait beau courrir de toute ses forces, ses blessures la gênait trop et il fut aisé pour Demetreius de la rattrapper, à son grand désespoir. Il la serra fort dans ses bras. Elle sentit son coeur battre contre celui du prévôt, à toute vitesse. Alice était épuisée, autant moralement que physiquement. Elle avait puisé ses dernières forces pour sauvegarder le peu de fierté qu'il lui restait, mais c'était fini maintenant. Elle n'en pouvait plus, elle ne pouvait plus se retenir.
Alice Meister, qui ne pleurait jamais devant personne, s'aggripa à la tunique du prévôt et éclata en sanglots, sans pouvoir s'arrêter. A bout...Elle était à bout...Sa fierté, son travail, sa réputation, tout ce pourquoi elle vivait, elle l'avait perdu. Ce roi l'avait complètement détruite avec le sourire. La voilà rabaissée à pleurer dans les bras d'un homme. Pouvait-on tomber plus bas?
" Tous des enflures, TOUS!! Je veux qu'il meure...Je veux qu'il MEURE!! " hurla t-elle entre plusieurs sanglots, le visage blottit contre le torse de Demetreius, enfouit dans sa tunique, pleurant toute les larmes de son corps.
Et lui, pourquoi voulait-il la sauver, alors qu'il savait qu'elle avait couché avec le roi? Encore une chose qu'elle ne comprenait pas. Mais elle n'avait plus que ce prévôt fou amoureux d'elle à qui s'accrocher, car elle n'avait rien d'autre, rien du tout...Qu'est ce que Samaël penserait-il d'elle? Elle se sentit encore plus honteuse, si c'était possible.
" Je suis nulle...Archi-nulle...Bonne à rien...Complètement idiote...Pardon...Pardon... " murmura t-elle tout doucement, demandant des pardons désespérés à feu son maître...Elle n'avait plus la volonté de vivre. Si seulement Demetreius pouvait être en colère contre elle au point de vouloir la tuer, ça aurait facilité les choses... | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Lun 16 Juil - 16:06 | |
| Tomber plus bas que pleurer dans les bras d'un homme ? Il y a pire, oui, il y a pire bassesse que cela. D'autant lorsque l'on pleure dans les bras d'un homme qui vous aime profondément. Demetreius laissa Alice se libérer. Toute la colère de l'assassin éclata dans ces sanglots, et l'ex prévôt ne put s'empêcher de se repenser penché sur le corps de Mathieu, en pleurant lui aussi. Ce n'était pas tant la tristesse de le tuer qui l'avait fait sangloter, mais plutôt celle d'avoir été trahi, dupé. Alice faisait la connaissance des pires bassesses de l'humanité, et ses pleurs ne faisaient que prouver qu'elles la révulsaient. Elle avait bon fond. Elle avait simplement vécu ce qu'on ne peut souhaiter à personne, tout comme Demetreius, qui se revoyait, enfant, toujours seul et mis au ban de la famille.
" Tous des enflures, TOUS!! Je veux qu'il meure...Je veux qu'il MEURE!! "
Le prévôt lui caressa les cheveux et lui chuchota de se calmer. Elle devait retrouver son calme si elle voulait pouvoir affronter la suite des évènements. Car oui, elle ne serait pas bien jolie. Demetreius la mènerait en territoire ramus, et irait prévenir le Grand maître, lequel s'occuperait du cas des Sadimus. Bientôt ces terres deviendraient un brasier. En tout cas, l'homme qu'il vénérait s'en occuperait très bien, abhorrant le Roi et ses lois. Demetreius, lui, rejoindrait Alice, là-bas. Il devait veiller sur elle à présent, car elle passerait des jours encore où elle ne serait pas en totale possession de ses moyens.
Il l'aimait toujours. Qu'elle ait couché avec lui ou pas, il l'aimait. Il savait qu'elle était une victime de la tyrannie barbare et abjecte d'un homme qui n'a jamais su distinguer honneur et responsabilités de impotence et inconscience. Il l'aimait pour ce qu'elle était. Sa belle et dure Alice.
" Au moins nous voilà un point commun : nous avons passé des années à suivre une voie qui n'était pas la nôtre. "
[color=white]Il l'écarta un peu de lui et lui prit délicatement le menton, la regardant alors dans les yeux[color:195e=white:195e].
" Bientôt le Roi aura sa tête plantée sur un pied, à l'image de ce qu'il inflige aux siens, et son royaume ne sera plus que cendres. Je te le promets. En attendant, nous allons rejoindre le territoire des Ramus et nous y poser un moment, le temps que tout ça se calme. D'accord ? "
Il lui parlait avec douceur et affection. Et, chose rare, il lui adressa un grand sourire qui illumina son visage froid d'une chaleur qu'on n'aurait jamais cru déceler en lui.
" Allez. Sèche tes larmes. C'est pas comme si on allait mourir, non ? " | |
| | | Alice Meister Assassin
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| Sujet: Re: Soins à l'église Mar 17 Juil - 18:05 | |
| Demetreius pleurait avec elle, la serrait fort dans ses bras, la rassurait tendrement en lui carressant les cheveux. C'était humiliant pour la tueuse qu'elle était, mais c'était surtout très agréable et réconfortant. Cette tendresse l'attirait malgré elle, comme un papillon attiré vers le feu qui risque pourtant de lui brûler les ailes. Alice sentait qu'elle était en train de redevenir faible, et qu'elle ne pouvait rien faire pour changer ça. Elle se demandait si elle était encore capable de se relever. Il y avait eu trop d'horreurs dans sa vie, et voilà qu'on écrasait sous ses yeux toute ses convictions et ses rêves.
Demetreius lui prit doucement le menton. Le regard vairon, remplit de larmes, croisa celui du prévôt. Il lui promit qu'elle serait vengée, mais qu'il fallait se réfugier chez les Ramus...Du moment que ce n'était pas chez les Cladius, ça lui allait. Elle pourrait cependant refuser sa proposition, et se débrouiller seule, mais...C'était le seul être humain en qui elle avait confiance. Même si elle avait tellement honte qu'elle avait du mal à le regarder dans les yeux, il n'y avait que lui qui pouvait l'aider...Alice hocha donc la tête, pas très motivée, car elle ne voulait plus vivre à cet instant. Il lui faudra du temps pour se calmer.
Et Demetreius avait beau lui faire le plus beau des sourires, elle n'arrivait pas à le lui rendre. Cependant elle s'efforça d'arrêter de pleurer et de secher ses larmes.
" On est pire que mort, on est des parias... " dit-elle d'une voix tremblante.
Cependant il y avait encore pire, Alice le savait très bien. L'esclavage. Et elle préferait mourrir plutôt que de redevenir une esclave. Et s'ils se faisaient rattraper, c'était probablement ce qui allait arriver... | |
| | | Demetreius Asharon Prévôt de Sadimus
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| Sujet: Re: Soins à l'église Dim 29 Juil - 13:54 | |
| " Etre des parias, c'est peut-être là notre plus grande force à l'heure qu'il est. " Demetreius avait prononcé ces mots sans grandement réfléchir, se souvenant de l'époque où, mis au ban de la seigneurie par son père le Duc, il avait avec l'aide de son mentor et des amis du vieux prévôt mis à sac le duché et renversé l'impotent et débonnaire bonhomme. Il avait laissé les terres à l'abandon, les seigneurs voisins se partageant les rares restes. Les hommes de l'ombre avaient tué, violé, pillé, capturé et réduit en esclavage la quasi-totalité du duché. C'était ce qui attendait Sadimus. Et le prévôt n'avait aucun regret. Sans tout cela, il n'aurait jamais rencontré Alice et serait surement aujourd'hui en train d'agoniser à petit feu avec des lépreux, des pestiférés, bref la lie de la société, tellement basse qu'elle n'en fait plus partie. Il fallait repartir sur des bases " saines ". Oui enfin si l'on pouvait dire. Alice était plus ou moins prise en otage par les évènements. Et la politique de terre brûlée de la guerre éclair livrée par les siens était implacable. Enormément de sang allait couler pour les niaiseries d'un souverain trop tourné vers son pilon plutôt que la gouvernance elle-même. " Les Ramus sont indulgents. Ils nous offriront l'asile. Nous ne sommes pas encore au ban de toute civilisation civilisée. Les Cladius, eux, ne lâcheront pas avant d'avoir la tête de Kun. Je m'en chargerai. " Il regarda l'assassin qui, prostré, semblait plus perdu et démuni que jamais. Mais il y avait toujours en elle une flamme sauvage et puissante, froide et foudroyante, qui continuait de fasciner l'homme. " Une fois que tu seras remise et à l'abri, je m'occuperai du royaume de Sadimus. Si tu le veux, tu pourras m'accompagner. Tu meures d'envie de le tuer de tes mains. Je le sens. Ca ne te rend que plus belle et admirable encore. " Il faillit s'étrangler lorsqu'il s'entendit dire ces paroles, sorties seules et si rares de sa part. Les compliments n'étaient pas son truc, bien au contraire. Et il n'aimait pas à penser qu'Alice puisse mal prendre ces paroles et le trouver trop avenant. Il n'aimait pas à penser qu'elle puisse ne rien éprouver à son égard. Il détourna les yeux et la lacha. Il prit les devants et se dirigea vers la grange. Ils devaient partir. Maintenant. | |
| | | Alice Meister Assassin
Nombre de messages : 79 Age : 35 Bien / Mal / Neutre ? : Mal. Âge : 19 ans Amour ? : Suis-je encore capable d'aimer? Date d'inscription : 03/02/2007
| Sujet: Re: Soins à l'église Dim 29 Juil - 18:37 | |
| L'assassin n'était que partiellement convaincue. Difficile à croire qu'à eux deux, ils renverseraient Sadimus...Les héros racontés dans les histoires n'étaient que des utopies, Alice le savait depuis sa naissance. Personne n'avait réussi à la sauver, elle. La seule personne qui avait essayé était morte...Même Dieu ne lui était pas venu en aide. Son seul moyen de survivre avait été de haïr le monde de toute ses forces. Et au moment où elle s'était crue la plaie de l'humanité, c'était elle qui se retrouvait traquée...Tout ça à cause d'un roi pourrit gâté qui ne pensait qu'à son entrejambe.
Alice avait gardé le silence tout le long, essuyant les larmes d'un geste rageur...Jusquà ce qu'il la complimente. Là, elle leva les yeux vers lui, surprise qu'il lui dise ça dans un moment pareil. Bizarrement, elle sentie ses joues brûler et détourna les yeux. Elle se sentait aussi faible qu'une souris. Etait-ce parce qu'elle avait craqué devant quelqu'un qu'elle était devenue si fragile, émotivement parlant? Heureusement pour elle, Demetreius ne sembla pas le remarquer et se détourna subitement d'elle. Sans doute était-il gêné...Alice hésita un instant et trotta derrière lui pour le rattrapper :
" Attends! "
En temps normal, elle lui aurait renvoyé ces compliments à la figure, mais Demetreius était tout ce qu'il lui restait. Et elle n'avait aucune envie qu'il parte...Demetreius se retourna et elle s'arrêta devant lui.
" C'est vrai, je veux le tuer...Mais... " commença t-elle.
L'assassin hésita, n'osant même pas le regarder dans les yeux. Puis, doucement, elle se colla à lui et enfouit son petit visage dans la chemise du prévôt, s'aggrippant tendrement à lui.
" ...Mais je ne veux pas que tu m'abandonnes...Tu es la seule personne que je ne déteste pas...La seule personne qui tienne à moi, et qui est capable de me dire des choses pareilles dans un moment comme ça...Il n'y a que toi au monde qui me donne l'impression de valoir quelque chose... "
Etait-elle en train de lui faire...Une déclaration?! Elle même n'en savait rien. Ces mots étaient sortis presque tout seuls de sa bouche, de sa voix rendue tremblante par ses sanglots, et elle savait qu'elle pensait vraiment ce qu'elle venait de dire. Pourtant elle savait que ce n'était pas bien de se laisser aller de la sorte. Si elle redevenait dépendante de quelqu'un...Elle souffrira encore plus...Mais elle était irrésistiblement attirée par ses bras et par sa chaleur...Une chaleur qui lui avait terriblement manquée, dont elle avait tant eu besoin auparavant...
Les mots lui manquaient, et elle avait un peu peur de sa réaction. Elle resta donc là, contre lui, son visage d'ange caché par ses longs cheveux d'ébène, laissant ses larmes couler sans bruits... | |
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| Sujet: Re: Soins à l'église | |
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