Le Prévôt fait connaissance avec ses yeux [ PV Mëlyna ]

Demetreius passa tranquilement dans la salle principale. Les tentures et tapisseries magnifiques choisies par Monseigneur Sadimus ornaient les murs. Des scènes de guerre, d'autres érotiques voire pornographiques. Cette forteresse avait tout d'un monde d'excès et de plaisirs, du moins si on était parmi ceux qui avaient la chance d'en profiter. Demetreius en faisait partie, il était même le second du Roi dans les affaires publiques, ce qui lui donnait une liberté très importante. Mais un bon prévôt n'est rien sans des yeux surveillant les affaires de l'ennemi et de l'intérieur même. C'est pourquoi il avait envoyé une missive destinée à l'espionne du Roi pour qu'elle le rejoigne.

Il s'assit à une chaise à la table, il portait son peignoir blanc. Il se mit à l'aise en attendant que Mëlyna Cîrdouan arrive enfin. La pièce était grande et étant au centre, il la verrait arriver de loin. Ce n'est pas qu'il soit adepte d ela théorie du complot, mais être dans sa position n'était pas toujours confortable, les rivalités et les tentatives d'assassinats étant légion. D'où les avantages considérables accordés à son poste. Il se sentait toujours épié et menaçé, c'est pourquoi il portait une dague dans son peignoir, bien qu'il puisse mettre bien du monde à terre de ses seules mains. Un bruissement, sa tête se tourna vers la porte. Elle devait arriver.

La veille, l'espionne reçu une lettre portant un sceau qu'elle connaissait, mais qu'elle n'avait jamais reçu au par avant. Dans cette lettre, il lui demandait de venir à la pièce principale. Question de faire plus humble connaissance. Encore un de ces pervers qui veulent faire surtout connaissance avec le corps de leur interlocuteur, surtout. Tout ça ne l’intéressait pas tellement, mais elle n’avait pas le choix. Puisque s’était le lendemain, elle devra dormir dans sa chambre, cette fois-ci, car à l’habitude, elle dormait presque toujours dehors ou dans un auberge pas très connu. Pour ne pas se faire violer par son cher maître, Le Roi Jin lui-même.

Le lendemain, elle se rendit à la pièce principale, comme prévu. Pas question de rencontrer son Roi en chemin, elle sortie dehors et entra dans la pièce silencieusement, sans faire de bruit pour ne pas se faire voir. Pas tous les jours qu’une femme entrait dans une pièce par une fenêtre supérieure. Elle descendit le mur et marcha jusqu’en arrière de la chaise pour ainsi se baiser et parler juste à côté de l’oreille de l’homme.

"Vous me demandiez ?"

Elle se releva et alla s’asseoir sur une chaise non loin de celle du prévôt. Elle portait ses cheveux blond-blanc détachés, sa tenue était surtout ressemblante à celle d’une guerrière voyageuse qu’à une espionne. En fait, elle n’avait mit que le costume et elle avait laissé faire le maquillage ainsi que tout le reste.

(en gros, la fille blonde dans ma bannière ^^)

Voyons voyons. S'il avait vraiment voulu la violer, il l'aurait trouvé et ne se serait pas fait prier pour abuser d'elle, et s'il avait voulu la rencontrer pour une partie de jambes en l'air, il lui aurait signalé expressément avec une série d'arguments suffisants pour la décider à venir. Mais il avait surtout besoin de se faire un allié. Il avait étudié les registres du précédent prévôt et avait cru faire une crise de nerfs face à l'attitude et à la politique laxiste et relachée du vieux crouton qu'il avait heureusment éliminé à temps. Le royaume était au bord de la scission par endroits et il n'avait ni d'état des troupes des royaumes voisins, ni dossier sur les dignitaires du royaume des Sadimus eux-même. Une trahison mettrait à mal le royaume, et son poste de surcroit. De même que sa vie. Il serait le premier visé bien avant le Roi, plus facile à approcher, tête commandante de la garde et de l'armée en temps normal.

Il avait entendu un petit bruissement mais ne s'attendait pas à ce qu'elle arrive par derrière. Il l'entendit juste lui parler à l'oreille. Bien joué. Elle avait réussi à l'impressionner et même à lui donner une fraction de secondes peur pour sa vie. Mais le coup ne marcherait pas deux fois. Il la laissa s'asseoir, son visage de glace ne laissait transparaître aucune émotion. Derrière son air de jeune homme un peu frêle et son visage innocent, ceux qui ne l'avaient jamais vu ne pouvaient se douter que ce jeune homme, en peignoir blanc, était le nouveau prévôt déjà si craint de par le château lui-même. Tous les gardes craignaient ses visites, ses inspections, ses punitions. Personne sauf celle qu'il avait prévenu. Elle s'assit en face et il déduisit immédiatement qu'elle avait un certain don pour le maquillage, ayant eu droit à un bref descriptif de sa véritable apparence.

" Très bien. Je ne vais pas aller par quatre chemins. L'arriviste m'ayant précédé a laissé votre profession au second plan, et je compte réparer cela et monter un pacte qui pourrait nous faciliter à tous deux la vie. "

Il n'ajouta rien, laissant ses paroles laissant faire elles-mêmes leur travail. Tout était dans sa dernière phrase. Il tenait à signer un pacte avec elle afin d'en faire une alliée précieuse. Une chose qui leur serait profitable à tous deux. Elle n'était pas laide, mais il n'avait pas à penser à ça pour le moment. D'abord, les affaires. Ensuite, il aviserait.

Effectivement, le prévôt précédant celui-ci n’avait pas prit soin de prendre les registres à propos de l’espionne attitré du Roi Jin. Ce qui aurait dû faire dès son arrivé, mais il avait été trop imbécile pour ça. Mais au moins, maintenant, il y en avait un de plus intelligent. Mais qui dit intelligent peut dire aussi qui peut apporter plus de complication pour les autres. Sincèrement, Mëlyna ne semblait pas apeurée par cette homme. La jeune femme en avait déjà entendu parlé, mais s’était sa toute première fois qu’elle le voyait en chair et en os.

Un pacte avec cet homme ? Pour elle, selon se qu’elle croit, faire un pacte avec un homme qu’on ne connaît pas encore c’est comme faire un pacte avec le diable. On ne sait jamais ce qui peut manigancer ou dans quel piège il peut nous faire tomber. Elle leva un sourcil.

"Faites attention à ce que vous direz pour votre pacte car je ne me laisse pas si facilement faire. Dites."

Dit-elle d’une voix neutre, sans méchanceté et sans cruauté. Elle avait tout juste de mettre son masque de la neutralité. Comme tout bon Ramus, elle prenait le camp qui lui serait de bonne usage, mais jamais elle ne prendrait ça à la légère.

Le prévôt la regarda de son oeil froid et inquisiteur, arrogant et orgueilleux. Les espions étaient des gens intelligents qui savaient ce qu'ils voulaient et ce qu'il fallait faire pour l'obtenir. Demetreius avait déjà traité avec celui de son père. Il la regardait. Elle affichait un masque de neutralité intéressant et amusant pour le psychopathe sadique.

" Je vais être clair, ne m'interrompez pas, s'il vous plait. "

Il se leva et réajusta son peignoir blanc immaculé, avant de faire les cents pas devant l'espionne, en rond, un petit moment, silencieux, avant de commencer.

" Le pouvoir de notre Roi dépend du nôtre. Vous et moi sommes les garants de sa sécurité. Et nous sommes aussi ses boucliers en cas d'agression, position que je trouve assez désagréable. Plutôt que d'attendre l'adversaire, l'attaque s'avère être la meilleure des défenses. Alors voilà ce que je vous propose. "

Il s'arrêta de tourner et alla s'asseoir à côté d'elle, s'asseyant sur la table, laissant d'ailleurs ses parties intimes à la vue de qui se baissait pour les voir.

" En échange de votre immunité face à la justice et de votre protection spéciale, je veux être tenu informé d'un maximum d'évènements, que ce soit dans les royaumes voisins, leurs maisons royales, mais aussi dans le royaume de Sadimus et cette foutue forteresse. Si nous arrivons à prévenir le plus de complots et de révoltes possibles, nous pourrons en tirer un énorme profit. "

Il laissa flotter ses paroles. Les intérêts personnels étaient toujours un argument incoutournable. Il avait la réputation d'un fou mais aussi celle d'un homme de parole, autant lorsqu'il parlait d'étriper que de soutenir.

À la demande du prévôt, elle ne rajouta rien après sa première phrase. Mais de toute façon, qu’est-ce qui pouvait être répondu à cette simple phrase que par un ‘d’accord’ ? Elle le regarda toujours d’un air neutre, mais ne le dévisageait pas pour autant. Il se leva pour faire les cents pas, tout en formant un rond, devant elle comme si il cherchait les bons mots pour parler. Au moins, ce n’était pas un discours qu’il avait essayé de pratiquer pendant des heures et des heures, sauf peut-être l’idée qu’il avait eu pour le marché

Quand il parla enfin, il lui parla d’un sujet de protection du Roi et qu’il était de leur devoir de faire en sorte de protéger le Roi. Il ne le savait pas peut-être, mais elle ne faisait que faire de l’espionnage et rien de plus. Pour ce qui est en cas d’agression, Sa Majesté était très bien capable de se débrouiller tout seul, mais elle le protégeait les rares fois où elle a besoin de se défouler sur quelqu’un.

Il vint s’asseoir proche d’elle, sur la table qui était juste devant elle, les jambes écartées. Même si elle fixait le regard du jeune homme, la vision du contour voyait faiblement les formes de l’organe de Demetreius. Cette vision la rendait dégoûtée car ce n’était pas l’endroit qu’elle aimait le plus voir chez un homme. Après son long discourt, elle se leva s’approcha de l’homme. Elle était rendu entre les jambes ouvertes et le regarda droit dans les yeux, ce qu’elle faisait depuis le début.

"Maintenant, à moi de parler. Premièrement, la protection du Roi, il est parfaitement capable de se défendre tout seul. C’est quand même un grand garçon non ? Je le défens seulement que dans des cas rares et je le sers parce que je n’ai pas d’autre choix. Deuxièmement, je ne sers que le Roi et si vous voulez des informations concernant des évènements ou autre, demandez-le lui. Alors non merci, mais j’ai pas besoin de votre marché."

Expliqua-t-elle d’un ton sec mais nullement froid. Mëlyna recula et s’en alla s’accoter sur le mur, les bras croisés.

"Si vous voulez avoir ma confiance et mes services, il vous faudra bien du temps et prouver que vous en êtes digne. Sinon, je serai moins indulgente qu'avec Sa Magesté."

L’espionne arrêta là, laissant le temps au prévôt de digérer le tout. Elle n’avait pas précisé de quelle manière elle agissait avec le Roi. Peut-être allait-il laisser sa curiosité l’emporter.

Le prévôt dévisagea l'espionne tandis qu'elle lui arguait qu'elle se fichait éperduement de lui. Blessé dans son égo, le prévôt n'écouta pas la suite. Il la devinait bien, elle ne servait le roi que pour l'or et le pouvoir et se mettait à quatre pattes devant le trône lorsque ça pouvait lui rapporter quelque chose. Elle n'avait pas tout à fait dit cela, mais en gros, cela pouvait se comprendre ainsi. Il la regardait droit dans les yeux tout au long de son bref monologue, avec un petit sourire sur les lèvres. Elle ne manquait pas d'audace et d'arrogance. Décidément, c'était une qualité en vogue dans cette fichue forteresse. Il irait chasser le gueu pour se détendre.

Après que Mëlyna se soit éloignée et adossée à un mur plus loin, terminant en lui disant qu'il aurait besoin de temps pour gagner sa confiance, il eut un petit rire rauque et descendit de la table, se mettant debout bien droit. Il la regarda avec un sourire méprisant.

" Soit. Moi, au moins, je n'ai pas à lécher le sceptre royal pour pouvoir obtenir une audience. "

Profondément vexé, mais loin de le montrer ou de l'avouer, il se dirigea vers la sortie.

" Bonne journée, très chère. "

Il allait d'un pas lent, soit elle le retiendrait pour une obscure raison, soit elle le laisserait partir. Dans le deuxième cas, il n'aurait plus rien à voir avec la guilde des espions du royaume.

Non mais pour qui il se prenait lui pour interprété les paroles des gens de n’importe quelle manière? Pour le grand Manitou qui pouvait tout savoir alors qu’il ne l’était pas?! Non mais pas de honte à se prendre pour le meilleur ici. Peut-être l’avait-il prit de la mauvaise manière, mais ce n’était pas une raison pour l’insulter; pour elle s’en était un. Se faire dire qu’elle lichait le sceptre du Roi pour avoir ce qu’elle veut, ce n’est pas son genre, c’est plutôt ceux qui veulent embobiner le Roi ou juste parce qu’il lui demande pitié. Jamais elle ne se rendrait à ce point, ça non! En fait, elle, elle comprenait que le Roi était rusé et débrouillard pour se défendre et de plus, elle n’avait pas toujours le temps de s’occuper d’un homme alors qu’elle avait des missions plein les bras.

Elle se décolla du mur et porta ses doigts à ses lèvres pour siffler, question d’attirer son attention. Quand il se retourna, si s’était le cas, elle le regarda dans les yeux.

"Vous pouvez me dire ce qui vous prend? Je ne sais pas si tout le monde ici est comme ça, mais vous interprétez mal mes paroles. Pour le sceptre, vous pouvez bien vous le mettre où je le pense. Et pour la confiance, ne le prenez pas mal surtout car je fais ça à tout le monde. Même le Roi ne l’a pas totalement. Mais je crois qu’on s’y est pris d’une mauvaise façon."

Elle eu un petit sourire en coin de façon mauvais. Mëlyna avait changé de masque et ce, discrètement. Elle s’avança d’une manière assez envoûtante. La jeune femme était maintenant rendu proche et devant en plus. Son regard était comme un félin tournant proche d’une proie attirante pour une femelle. Ses lèvres étaient proches de ceux du prévôt, mais elle s’arrêta. Son regard redevint tout aussi neutre que tantôt et son masque l’était aussi. Elle le regarda dans les yeux.

"Je vais faire un marché avec vous. Je vous apporte autant de femmes que vous le voulez, de gens à torturer et à faire souffrir. En échange, vous ne tournez pas autour de moi, vous me respectez comme espionne du Roi et je vous donne une partie de ma confiance en acceptant certaines de vos missions que vous me demanderez. Ça vous va?"

Dit-elle d’un mince et petit sourire. Il n’était ni mauvais, ni bon et surtout pas moqueur. Tout comme les neutres, elle ne faisait ça que pour la comédie, mais il était véritable celui-là au moins.

» Promenade avec son garde... [PV]